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COMMENT FAIRE ANNULER UN TESTAMENT ?

Le testament est toujours un élément central dans le déroulement d’une succession.

 

Toutefois, la validité de celui-ci pose souvent question à l’un ou l’autre des héritiers.

 

Dans un récent arrêt du mois de novembre 2021, la Cour d'appel de Mons a rappelé qu'il existait, principalement, deux voies pour procéder à l'annulation d'un testament.

 

La première consiste à envisager la question de l'insanité d'esprit.

 

En effet, pour pouvoir rédiger un testament, il faut avoir ce que la jurisprudence appelle un "consentement renforcé".

 

Le Juge à qui l’on demande d’annuler un testament doit donc décider si, au moment où le testament a été rédigé, la personne jouissait de toute sa raison, ce qui, rappelle la Cour, est plus une question de fait qu'une question purement médicale.

 

En effet, la notion de santé mentale et la capacité de rédiger un testament ne se recouvre pas nécessairement. Il s'agit donc d'examiner, dans les circonstances de fait, si la personne était ou non concrètement en état d'exprimer son consentement de manière valide.

 

Cette capacité à rédiger son testament peut être mise en doute pour des raisons de santé (Alzheimer, démence, confusion…) mais aussi en raison d’une pression trop importante de l’entourage ou d’une situation de dépendance problématique.

 

La preuve de cette incapacité pèse sur les épaules de la partie qui sollicite l'annulation du testament.

 

Une autre possibilité d'obtenir l'annulation d'un testament est de mettre en avant l'erreur substantielle commise par celui qui a rédigé son testament.

 

Il s'agit d'une application du Code Civil, lequel prévoit qu'il n'y a pas de consentement valable s'il a été donné par erreur.

 

La doctrine retient que cette erreur doit être substantielle, c’est-à-dire que sans cette erreur, la personne n'aurait pas rédigé son testament de la même manière.

 

C'est cette dernière solution que la Cour d'appel a retenue dans son récent arrêt du 15 novembre 2021.

 

Elle a considéré que si la personne qui a rédigé son testament avait eu conscience que celui-ci était basé sur des erreurs de fait importantes, elle n'aurait sans doute pas rédigé son testament comme elle l'a fait concrètement.

 

Ces questions touchant à la validité des testaments sont extrêmement importantes et techniques.

 

Elles justifient un examen approfondi aussi en raison de leur impact financier et psychologique.

 

Elles ont souvent, en effet, des conséquences déterminantes sur la répartition d'un héritage dans le cadre de successions conflictuelles.

 

Maître ALAIMO, lequel vous reçoit dans ses cabinets de Mons ou de La Louvière, se tient à votre disposition pour aborder ces différentes questions.

Postée le 10 Janvier 2022